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13/02/2011
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R�forme par une r�volution : un nouveau chapitre s’ouvre dans l'histoire de l'Iran


AUTEUR:  Mohssen MASSARRAT محسن مسرت

Traduit par  Fausto Giudice


"Quand ceux d’en bas ne veulent plus et ceux d’en haut ne peuvent plus, alors na�t une situation r�volutionnaire." Cette description par L�nine d’une situation r�volutionnaire, s’applique en ce moment (lundi 15 juin, 22 heures) � la R�publique islamique d'Iran.



Le soul�vement en cours, jusqu'� pr�sent, heureusement non-violent, ne peut plus �tre arr�t�. Les opposants � la dictature n'ont pas peur des �quipes de cogneurs des milices basidji, les d�fenseurs paramilitaires du syst�me. Au contraire, ces derniers sont mis en fuite. Ceux qui ont vu leurs voix vol�es et ont �t� humili�s se lib�rent de leur l�thargie.

Descendus par centaines de milliers dans les rues de T�h�ran, ils se sentent comme une force concentr�e, qui est assez forte pour se d�fendre des insultes d’un dirigeant populiste qui sentait s�r de lui gr�ce � un pouvoir achet� � coups de cadeaux et l�gitim� par un chef spirituel de l’�tat peu perspicace. Le putsch � froid par l’�vidente falsification des r�sultats des �lections semble avoir �chou�, et c’est un coup d’�tat � chaud que l’Ayatollah Khamenei devrait craindre.


L'alliance entre le chef spirituel de l’�tat et le pr�sident Ahmadinejad, obs�d� par le pouvoir et se consid�rant investi d’une mission, s’est profond�ment fissur�e. Aujourd'hui, l'Iran est dans la m�me situation qu'il y a 30 ans, en f�vrier 1979. � cette �poque, il s'agissait de mettre fin � la monarchie et de renverser le syst�me, aujourd'hui il s’agit de r�former le syst�me de l’�tat th�ocratique, par une r�volution pacifique et de lever les obstacles � une v�ritable d�mocratisation.


Mir-Hossein Moussavi a �t� le premier dans l'histoire de la R�publique islamique � oser s’opposer au vote du chef spirituel de l’�tat. Il a tout simplement ignor� sa d�cision d'accepter le r�sultat des �lections et de soutenir le pr�sident �lu. L’argument classique - "il ne faut pas faire le jeu de l’ennemi et rester unis" – n’a cette fois-ci pas march�.

Apparemment, l'ayatollah Khamenei n’avait pas compt� avec le courage de Moussavi et n’avait pas imagin� que celui-ci serait pr�t � prendre des risques. Par sa d�termination � ne pas accepter la fraude �lectorale et � lutter pour imposer la volont� du peuple, Moussavi a encourag� ses �lecteurs � se soulever.

De m�me, les �lecteurs, en s'opposant fermement et sans craindre le pouvoir � l'interdiction de manifester, ont encourag� Moussavi  ï¿½ ne pas c�der. Cette �nergie sociale se renfor�ant mutuellement a d�bouch� en deux jours sur une sorte de situation r�volutionnaire.



Ahmadinejad peut d�sormais essayer de rallier le Chef de l'�tat pour la prochaine et peut-�tre ultime �tape, � savoir le coup d'�tat � chaud. Mais l'ayatollah Khamenei, selon toute probabilit�, ne prendrait pas ce risque. Ahmadinejad a �t� jusqu’� pr�sent soucieux de garder sn pouvoir et celui de ses clients, achet�s avec les milliards du p�trole vol�s au peuple. Mis le dos au mur, il serait pr�t � jouer sa derni�re carte.

Khamenei en revanche est soucieux de pr�server  le syst�me et se trouve face � une alternative : ou bien suivre Ahmadinejad et mettre ainsi en jeu son propre pouvoir et la l�gitimit� de l'ensemble du syst�me ou bien sacrifier Ahmadinejad pour sauver le syst�me. En effet, � la diff�rence du pr�sident, qui est aveugl�, le chef spirituel de l’�tat doit prendre en compte qu’une partie des forces arm�es n’acceptera pas de coup d’�tat � chaud contre la population et que la facture sera lourde pour Ahmadinejad.

Un nouvel �chec apr�s la fraude �lectorale, cette fois-ci apr�s un feu vert donn� � l’utilisation de la violence d’�tat contre l’opposition, sonnerait le glas pour la R�publique islamique.


C'est pourquoi, avec l'�crasante majorit� des Iraniens, nous allons �tre t�moins - esp�rons-le - dans les heures et les jours qui viennent, d'une r�forme r�volutionnaire, qui en fin de compte, abolira les traits dictatoriaux du syst�me d'�tat th�ocratique par une r�volution pacifique, et ouvrira la voie � un nouveau chapitre, bien meilleur, dans l'histoire de l'Iran. L’Ayatollah Khamenei est le seul � pouvoir faire le choix de sugg�rer au Conseil des Gardiens, de d�cider non pas dans dix jours, mais imm�diatement de nouvelles �lections. Ces messieurs du Conseil des Gardiens ne devraient avoir aucune difficult� � trouver des justifications th�ologiques et politiques pour sauver la face de Khamenei.

Quoi qu'il en soit, la R�publique islamique d'Iran ne sera plus jamais ce qu’elle a �t� avant la fraude �lectorale. Mais la fin de l'�tat th�ocratique serait loin d’impliquer la fin de la R�publique islamique. En effet, le mouvement r�formateur, dans ses composantes majeures (Moussavi lui-m�me, Khatami, Karroubi et de nombreuses autres personnalit�s dirigeantes disposant d’une base sociale) continue de s'identifier avec une R�publique d'Iran � visage islamique.

La R�publique islamique a divis� d�s le d�but la soci�t� en deux parties, ceux qui soutiennent le syst�me et ceux qui le critiquent. Gr�ce � l’engagement actif de la partie critique le r�formateur Mohammad Khatami a gagn�, en 1997 et 2001, l'�lection pr�sidentielle � une �crasante majorit�. Mais devant le manque de courage de Khatami, qui n’a pas os� prendre de risques, pour utiliser la force morale du peuple pour d’authentiques r�formes politiques et sociales, l’aile critique de la soci�t� s’est retir�e r�sign�e. C’est cela qui a permis au populiste Ahmadinejad de gagner l’�lection en 2005.

 

En juin 2009, l’aile critique a d�couvert vers la fin de la campagne �lectorale qu’elle avait de nouveau une chance et a d�cid� de ne pas r�p�ter l'erreur de 2005. Tous les groupes d'opposition qui avaient appel� au boycott des �lections, avec l'argument de "ne pas vouloir l�gitimer le syst�me de l'�tat th�ocratique", ont re�u une le�on de la volont� populaire spontan�e. Les partisans du boycott avaient n�glig� l’aspect duel de la soci�t� iranienne  et donc la possibilit� que l’�tat th�ocratique puisse �tre d�l�gitim� aussi par les �lections.

Les bases d'une abrogation de l’�tat th�ocratique mise en branle par des r�formes r�volutionnaires se trouvent dans la Constitution m�me de cet �tat, qui divise la soci�t� en deux parties, l’une favorable au syst�me et l’autre exclue - tout comme autrefois l’�tat de l'apartheid sud-africain, qui a connu une fin abrupte.



Source : Tlaxcala - Reform durch Revolution - Beginn eines neuen Abschnitts in der Geschichte Irans

Article original publi� le 16/6/2009

Sur l’auteur

Fausto Giudice est membre de Tlaxcala, le r�seau de traducteurs pour la diversit� linguistique. Cette traduction est libre de reproduction, � condition d'en respecter l’int�grit� et d’en mentionner l’auteur, le traducteur et la source.

URL de cet article sur Tlaxcala :
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=7879&lg=fr


OUMMA: 16/06/2009

 
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